La navigabilité de l’Isle

L’Isle, une rivière avec des forts courants

En 1274, Edoudard I d’Angleterre, inscrit l’Isle comme une voie navigable. A cette période, la rivière coulait librement, influencée par la marée en aval et avec une faible lame d’eau, des forts courants ainsi que la présence d’obstacles naturels. La navigation était alors fortement limitée.

Les premières activités humaines sur l’Isle

Entre les années 1200 et 1400, les premières activités humaines sur la rivière sont les moulins et les barrages rudimentaires construits en bois, pieux et branchages.

En 1507, un arrêt du parlement de Bordeaux déclare l’isle comme rivière navigable de Périgueux à Libourne, les ouvrages hydrauliques doivent être détruits pour faciliter la navigation. Mais, les moulins, pêcheries sont des sources de revenus des seigneurs du territoire. Ainsi, l’arrêté n’est pas respecté. 

La construction des ouvrages de navigation 

Après plusieurs années et arrêtés, c’est en 1765 qu’une ordonnance royale va opérer des travaux importants de navigabilité et de chenalisation entre Périgueux et CoutrasAinsi, les moulins rudimentaires sont remplacés par des bâtis en pierre. Les premières écluses à sas ainsi que de nombreux canaux et digues sont construits.

Mais, suite à la révolution française, les chantiers sont retardés jusqu’en 1821

La prospérité de la navigation économique 

C’est en 1821 que la Compagnie de Navigation de l’Isle relance le projetAinsi, en 1821 et 1837, 40 écluses sont construites au niveau des canaux entre Libourne et Périgueux. De plus, cette année là, le port de Sainte-Clair à Périgueux est inauguré.

La navigabilité est assurée, avec une durée moyenne de 4 jours pour les bateaux de commerce. La période de prospérité va durer 20 ans.

Le déclin de la navigation 

L’année 1857 est l’apogée de la navigation avec la construction d’un port en face de la cathédrale de Périgueux.

Mais paradoxalement, c’est cette même année que la ligne de chemin de fer Coutras – Périgeux est ouverte. Elle va rapidement décliner la navigation. De 1857 à 1935, le commerce et les industries privilégient l’efficacité du transport ferroviaire.

En 1938, le conseil départemental de la Dordogne demande que l’Isle ne soit plus classée comme rivière navigable. En effet, quelques bateaux continuent de circuler de Libourne jusqu’à Montpon. C’est en 1957 qu’elle le fut officiellement. En 1970, le port de Libourne continue de charger régulièrement des cargaisons maritimes.

Le tourisme vert 

Actuellement, la navigation n’est plus commerciale. Elle est devenue touristique avec notamment les promenades en Gabare du moulin du Duelllas (près de Montpon). Son activité nautique existe depuis 1998. L’activité du canoë s’est également développée avec la présence de passes à canoës sur certains ouvrages hydrauliques.

Le SMBI réalise l’entretien des écluses notamment pour conserver les niveaux d’eau destinée à l’agriculture, aux zones humides et aux usines hydro électriques ainsi que pour l’usage du tourisme vert.

Source : © Esprit de Pays – Topack