Qu’est ce qu’une zone humide ? 

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Des milieux particuliers…

Les zones humides sont des terrains régulièrement inondés ou gorgés d’eau. L’eau stagnant temporairement ou en permanence a un impact fort sur le milieu, elle entraîne des caractéristiques particulières aux zones humides, qui leurs confèrent des fonctions hydrologiques, bio-géochimiques et écologiques. Des espèces typiques, adaptées à ces conditions, s’y développent et créent des écosystèmes particuliers.

Ce que dit la loi :

Selon la legislation, sont classés en zones humides les terrains inondés ou gorgés d’eau de façon temporaire ou permanente, ainsi que les terrains dont la végétation est dominée par des plantes hygrophiles (plantes adaptées et vivant dans des milieux humides) pendant au moins une partie de l’année.

Extrait de l’article L211-1 du Code de l’environnement :

“on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année […]”

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Les zones humides nous rendent service…

Les zones humides remplissent trois fonctions majeures :

  • les fonctions hydrologiques : les milieux humides agissent comme des éponges naturelles qui stockent l’eau en période humide et la restituent progressivement.
  • les fonctions physiques et biogéochimiques : les zones humides constituent des filtres naturels qui reçoivent et transforment des matières minérales et organiques. Des processus complexes assurés par les organismes vivants permettent aux zones humides d’améliorer la qualité des eaux.
  • les fonctions écologiques : l’eau stockée dans les milieux humides permet le développement de plantes et d’animaux adaptés à ces conditions particulières. De nombreuses espèces dépendent de l’existence des zones humides (oiseaux, poissons, amphibiens, insectes, plantes…)

Grâce à ces fonctions diverses, les zones humides nous rendent un grand nombre de “services écosystémiques” : elles permettent par exemple d’atténuer les phénomènes de crue ou de prévenir les inondations en facilitant le stockage de l’eau et le ralentissement des écoulements, et en restituant l’eau en période d’étiage.

Elles améliorent également la qualité des eaux de surface en stockant les matières en suspension, les micropolluants organiques, et en permettant la rétention de l’azote, du phosphore, etc.

Les milieux humides constituent aussi des réservoirs de biodiversité très importants. En effet, 100% des amphibiens, 50% des oiseaux et 30% des espèces végétales remarquables et menacées dépendent des milieux humides.

Enfin les zones humides sont aussi le support d’activités de loisir et de découverte de la nature : promenade, randonnée, pêche, chasse, etc.

Les zones humides sont menacées !

Les zones humides font partie des écosystèmes les plus menacés à l’échelle nationale. De nombreuses pressions et menaces pèsent aujourd’hui sur ces milieux :

  • dégradations liées aux usages (drainage, remblaiement, plantation, mise en culture, colonisation par des espèces invasives, prélèvements d’eau, etc.)
  • “grignotage” des zones humides par les activités humaines : développement de l’urbanisation, intensification de l’agriculture, déprise et boisement de terres agricoles…

Les conséquences pour l’homme sont directes : dégradation de la qualité de l’eau, sécheresses accentuées, difficultés de régulation des crues, perte de biodiversité, disparition des paysages et perte de patrimoine…

Les différents types de zones humides présents sur le bassin de l’Isle :

Les zones humides sont très variées (continentales, littorales, zones humides de plaines ou de montagnes, etc.). Sur le bassin versant de l’Isle, plusieurs types de zones humides sont présents :

  • Les prairies humides : prairies situées généralement dans le lit majeur du cours d’eau. Ces prairies, parfois inondables, ont un sol humide en raison de la présence de la nappe du cours d’eau. Une flore et une faune spécifiques et adaptées à ces conditions humides s’y développent. Le maintien de ces espaces en prairies dépend de l’entretien qui y est réalisé (fauche, pâturage).

  • Les mégaphorbiaies : les mégaphorbiaies sont des formations végétales à herbes hautes, denses, et riches en fleurs. Elles accueillent une faune variée (amphibiens, reptiles, petits mammifères, oiseaux, insectes) et sont particulièrement appréciées par les insectes pollinisateurs. Ces milieux résultent de l’évolution naturelle des prairies en l’absence d’interventions régulières, ou se développent suite à la suppression d’un boisement par exemple.

  • Les boisements alluviaux : on les trouve dans les vallées alluviales et ils sont caractérisés par des espèces végétales à croissance rapide (Saules, Aulnes, Frênes, Ormes, Peupliers, etc.). Ces forêts humides constituent l’habitat de très nombreuses espèces, et jouent également un rôle important dans la stabilisation des berges, le ralentissement des ruissellements, la régulation de l’érosion, etc.

  • Les roselières : il s’agit de végétation dominée par les roseaux (le plus souvent une seule espèce). C’est un habitat typique mais relictuel à l’échelle du bassin versant de l’Isle.

  • Les landes humides : ce sont des végétations dominées par des éricacées, se développant sur des sols pauvres et acides. On trouve ces formations surtout dans la Double, en bordure d’étangs ou sous pinèdes.

  • Les tourbières : les tourbières se développent sur des sols gorgés d’eau en permanence et résultent de l’accumulation de matière végétale très peu dégradée (la tourbe). Ces milieux sont très rares sur le bassin versant de l’Isle, et ils accueillent une faune et une flore tout à fait spécifique.

Plus d’infos :

Centre de ressources sur les milieux humides : http://zones-humides.org/
Site de la convention de Ramsar (traité intergouvernemental pour la conservation des zones humides) : https://www.ramsar.org/fr 
Site du pôle-relais sur les zones humides : http://www.pole-zhi.org/